Dès la fin du XVII siècle, la ville de Saint Dizier possède un collège. A cette époque, on ne sait pas où étaient installés « les Régents de la langue latine », mais ils donnèrent leur enseignement jusqu’à la Révolution à un petit nombre d’élèves, une vingtaine en moyenne par année.
Après la tourmente de la Révolution, la municipalité obtint, sous le Consulat, l’autorisation d’ouvrir une Ecole Secondaire Communale qu’elle logea dans l’ancien couvent des Capucins, la partie la plus ancienne des locaux actuels de l’ESTIC, en 1803. L’ensemble prit le nom de « Collège » sous l’Empire et fut dirigé par des prêtres. Peu d’élèves, une trentaine en moyenne, des professeurs médiocres, cela coûtait cher à la municipalité qui profita de la révolution de 1848 et des lois Falloux pour se débarrasser de ce poids entre les mains du Diocèse de Langres.
Ainsi naquit le Collège libre diocésain de Saint Dizier, à la rentrée de 1849 avec 52 élèves. Il fonctionna pendant près d’un siècle, formant l’élite de la jeunesse bragarde, encadrée par des prêtres de valeur (dont une équipe de jésuites entre 1887 et 1900). Mais en 1933, cette équipe est âgée, et le diocèse ne peut plus fournir la relève et former solidement les 80 élèves.
Cet élan sera contrarié par les évènements de la Première Guerre Mondiale. En 1914, les locaux de l’établissement sont réquisitionnés comme hôpital militaire. Nous ne sommes pas loin des fronts de Verdun.
C’est ainsi que le Père Coye s’installe avec une équipe de jeunes abbés sportifs, bricoleurs, délurés, qui font immédiatement la conquête des jeunes : 172 élèves dès la rentrés de 1934, 230 l’année suivante, … Mais les locaux sont trop petits et l’on doit construire : le 8 décembre 1936 est inauguré le nouveau bâtiment fournissant théâtre, classe et dortoirs (actuellement la façade Est du bâtiment du LEGT).
Fidèles à leurs traditions, les salésiens ouvrent un cours professionnel, bois et fer.
Mais la guerre vient briser l’élan. Les locaux sont réquisitionnés, les professeurs partent pour le front. Les Salésiens sont totalement partis en 1940. Quelques classes reprennent en 1941. Mais l’établissement est rapidement réquisitionné par l’occupation puis par les forces alliées. L’établissement sera dénaturé par ces périodes d’occupation ; les archives dispersées et en partie détruites. Devant l’état des locaux et les tracasseries administratives, les Salésiens pensent en 1945, abandonner Saint Dizier.
Ils acceptent finalement de rester et prennent en charge le primaire de l’école Saint Joseph en plus du Collège en décembre 1946. (Actuellement l’école maternelle Assomption, appelée autrefois « la Petite ESTIC ».
Le centenaire du Collège donne lieu à de grandes fêtes et l’ensemble éducatif prend le nom de Ecole Secondaire et Technique de l’Immaculée Conception.
A ce moment, la progression sera continue. En 1952, on construit la section Technique et Commerciale qui ouvre ses portes avec l’appui des industriels de la région.
En 1959, l’ancien verger devient plateau de sport. L’ensemble gymnase et foyer bibliothèque est terminé en 1966. Une section commerciale (ancien Bac G) est au même moment ouverte.
Depuis 1963, quelques filles avaient participé à certains cours de Terminale. Les évènements de mai 68 précipitent la fusion du Second Cycle avec l’Assomption et donc la mixité.
Le primaire ne peut plus se tenir dans les locaux et retourne en 1970 rue François Premier.
L’établissement s’agrandit encore, accueillant de nombreux élèves et de nouvelles filières. La construction d’un nouvel ensemble réfectoire-self, chambres et dortoirs, appelé « Bâtiment 73 », s’avère nécessaire en 1973.
En 1977, la tutelle du primaire est remise aux Sœurs de l’Assomption mais l’ESTIC ouvre un internat pour les filles dans une ancienne clinique Avenue de Verdun.
Une réduction de l’internat permet en 1979 de rénover la section économique et de créer un Centre de Documentation conforme aux nouvelles instructions sur la pédagogie.
Les étapes d’un développement
Les années 1980 s’annoncent riches en changements :
- Tout en gardant la Tutelle et une forte présence communautaire, en 1981, la direction est alors assurée par un laïc, Claude Sonnet.
- Des travaux de la maison du 18ième siècle sont entrepris et s’achèvent en 1983. Ils vont permettre à la communauté de s’installer dans de nouveaux locaux plus fonctionnels.
- En 1986, les fondations d’un nouveau bâtiment scolaire reçoivent enfin les étages supérieurs destinés à l’infirmerie et à de nouvelles salles de classe.
- En 1987, la mixité est réalisée en Premier cycle. Tout l’établissement est désormais mixte.
- L’année 1988 marque un tournant dans l’évolution des structures pédagogiques avec la création d’une section post-baccalauréat. D’autres formations apparaîtront par la suite.
- La section industrielle s’enrichit, en 1989, de deux formations nouvelles, maintenance et usinage.
La décennie qui commence en 1990 connaît elle aussi de profonds changements :
- 1991 voit l’engagement de l’ESTIC dans la formation continue pour adultes aux côtés d’organismes locaux.
- L’année 1996 sera marquée, enfin, par le transfert, sur le terrain de la Tambourine, de l’atelier, des locaux techniques annexes et du Centre de Formation Continue.
- Fin décembre 1999, une importante tempête de vent paralyse une partie de la France. De nombreux édifices publiques et privés sont touchés. L’ESTIC n’est pas épargné. Une partie des toitures des bâtiments du LEGT sont dévastées. Dès la reprise des premiers cours, les familles sont sollicitées permettant à leurs enfants de participer à une grande chaîne de solidarité pour évacuer les tuiles que les couvreurs descendent dans le grenier. La toiture d’ardoise de la Chapelle est en partie détériorée. La pointe de la flèche du clocher est dévastée et l’ange-girouette n’indiquent plus alors le sens du vent mais plutôt la direction du sol.
En 2004, la Tutelle des Sœurs de la Doctrine Chrétienne abandonne à la Tutelle Salésienne les locaux et les formations du Lycée professionnel de la Doctrine. La structure de l’époque s’enrichie alors d’une filière professionnelle tertiaire.
En 2007, un bloc de pierre de la corniche de la façade de la rue du Maréchal de Lattre de Tassigny, tombe dans le silence de la nuit. Les études menées nous obligent à consolider et réhabiliter intégralement les façades du 18 et 19ième, mettant en valeur pour quelques générations ce bâtiment si cher au coeur des Bragards.
En 2008, des travaux sont entrepris sur le plateau des Capucins (autrefois place forte du siège de 1544). Ils mettent en évidence l’utilisation de ces lieux comme cimetière entre 1770 et 1793. Les travaux sont alors interrompus pour de nombreux mois. Début Février 2009, des camions et pelleteuses envahissent l’ancien terrain de sport pour excaver des milliers de m3 de terre pour laisser place à une zone gazonnée, zone rêvée par tant de jeunes esticiens.
Réalisé avec l’aide d’élèves de la classe de Troisième DP6, Lycée Professionnel,
année scolaire 2008-2009
Cliquez sur le lien ou l'image pour voir l'album .